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Depuis 2008, Julien et Vincent ont  redonné vie à l’ancienne boutique de Marcel Dadi située au 6 rue de Douai, en plein Pigalle. Woodstore était né, pour le plus grand plaisir des amateurs de guitares vintage.


Quel a été ton parcours avant débuter l’aventure Woodstore ?

J’ai commencé à vendre des guitares assez tôt, en 1999 et je suis resté 10 ans dans la même boîte. On peut dire que je suis un pur produit de Pigalle. J’y ai tout appris, avec un patron qui m’emmenait aux États-Unis pour me montrer comment se passait le business là-bas. J’ai aussi un peu bossé comme testeur pour une revue spécialisée.

Pour ce qui est du vintage, j’ai appris par moi-même, dans les bouquins, les magazines... 

je faisais aussi de la musique dans un groupe qui tournait pas mal et c’est comme ça que j’ai rencontré Vincent. On était déjà des vrais dingues de matos. 

En 2008, je trouve un local, celui dans lequel on est encore aujourd’hui, je prends un peu d’argent et on part aux États-Unis pour revenir avec 25 guitares. On réalise les travaux en un mois et voilà comment Woodstore est né. 


Quand tu décides de te lancer dans l’aventure, ton désir était donc de monter une boutique consacrée au vintage ?
Non, pas consacrée au vintage, mais aux guitares d’occasion. Avec les moyens financiers qu’on avait, je ne pouvais pas ouvrir de comptes chez les grandes marques et acheter 30 Gibson ou 40 Fender neuves.

Comme quoi la vie est bien faite finalement !


Chez Woodstore, on trouve également des pédales d’effets. Était-ce là aussi un choix de départ ?

Pas forcément mais un jour, un mec est entré dans le magasin pour me vendre une centaine de pédales et depuis, on a vu passer d’incroyables choses. Il faut dire que je suis en relation avec un gros collectionneur qui m’amène régulièrement des modèles de folie. Les pédales sont un peu mes petites voitures de l’enfance. À chaque fois que j’en vends une très rare, cela m’arrache le cœur…


Alors où s’arrête la frontière entre le vendeur et le passionné ?

Passionnés quand on achète, vendeurs quand on vend, c’est aussi simple que ça ! Quand je décide de vendre une pièce, que ce soit une guitare, un ampli ou une pédale, c’est que celle-ci nous plaît, qu’elle nous parle question son. Et la passion est toujours là. Elle est même dévorante… Parfois je rêve que je suis à la boutique et que je conseille du matos à mes clients !


Pour finir, il paraitrait que Billy Gibbons de ZZ Top, a franchi la porte de Woodstore… Comment est-ce arrivé ?

Un jour, un Van se gare devant la boutique et un monsieur, avec une longue barbe et un petit bonnet à pompon en descend...il entre dans le magasin en regardant un peu partout et dit : « Wow, man, you’ve got a nice shop. » 

Il me demande si je peux lui trouver une pédale cool. Moi, le vendeur de la rue de Douai, je vais devoir conseiller Billy Gibbons! Finalement, je lui montre une Fuzzder, une copie d’une Maestro à l’époque où les Japonais ne se gênaient pas trop niveau inspiration. Cela le fait marrer et après un rapide test et quelques photos-souvenirs, il paie la pédale en s’en va…classe et professionnel. 

Évidemment, j’en parle à tout le monde dans le quartier et à mes proches.


Billy Gibbons qui se paie une Fuzzder chez Woodstore, rue de Douai, cela a dû hanter tes nuits pendant un bon bout de temps…

Et l’histoire ne s’arrête pas là ! Le lendemain, le téléphone sonne et j’entends à l’autre bout du fil :« Hey…it’s Billy Gibbons…» Sincèrement, j’ai cru que c’était une blague d’un pote… Il me demande si j’ai toujours la SG que je lui avais montrée la veille.

15 minutes plus tard, il est là, à jouer rien que pour moi sur une de mes guitares préférées : une Gibson Les Paul/SG de 61 avec laquelle il repartira.

Bien sûr, l’histoire est complètement incroyable. Et en même temps, elle ne m’étonne pas vu le personnage. Sur son téléphone, il y a des tonnes de photos qu’on peut diviser en 3 parties : des guitares, des bagnoles et des filles légèrement vêtues !

Et depuis, à chaque concert de ZZ-TOP, il passe nous saluer et repart avec un petit souvenir à 6 cordes, plutôt cool non ?

interview réalisée par Olivier Ducruix/ GuitarPart